Une mère de famille de 40 ans comparaît depuis lundi devant les assises de l'Allier à Cusset pour l'abandon de deux nouveaux-nés, dont les restes ont été retrouvés dans une cave de Montluçon, en février 2009.
Mise en examen le 4 février 2009 pour "homicides volontaires" et écrouée, Valérie Gally comparaît finalement pour "délaissements de mineurs ayant été suivis de la mort de ceux-ci".
Les restes des deux bébés, une fille et un garçon, avaient été découverts le 2 février 2009 par un habitant dans une cave d'un immeuble HLM de Montluçon, où elle avait habité auparavant. L'un d'eux était emballé dans un sac plastique et l'autre était placé dans une glacière enveloppée d'un sac poubelle.
"Je ne sais pas exactement quand ils sont nés", a assuré lundi à la cour Valérie Gally, situant ses deux accouchements entre 2003 et 2006.
"Cela s'est passé dans le salon, sur le canapé. J'étais seule. J'ai coupé le cordon avec un ciseau", a ajouté tristement cette petite femme auburn aux cheveux courts.
Elle explique avoir ensuite
enveloppé les nourrissons, nés viables, dans des couvertures avant de les enfermer dans une chambre. "Je n'ai pas fait d'actes pour les tuer", s'est défendue cette mère de deux autres enfants, alors adolescents.
Ce n'est que plusieurs jours plus tard qu'elle récupérait les corps sans vie des nourrissons.
"Personnalité fragile" selon l'expert psychiatre, "sans toutefois d'anomalie mentale", l'accusée réfute elle-même le déni de grossesse: "Au début, j'étais même heureuse d'être enceinte. Mais si leur père s'y intéressait, ce n'était pas avec le coeur", assure-t-elle.
Cet amant, avec qui elle vivait "une relation chaotique, chacun chez soi", a cru, comme le reste de la famille, à une fausse couche.
"Ces enfants, je les voulais. J'étais même heureuse de les porter. Mais je ne sais pas ce qui s'est passé. Je n'ai pas su quoi faire, j'étais seule. J'ai appelé le père, mais, comme d'habitude, je n'ai pas eu de réponse. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi j'ai fait ça. C'était comme un effondrement de tout et qu'on n'en voit pas le fond", a expliqué l'accusée, qui souffre de dépression depuis 2002.
Elle encourt trente ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu pour mardi soir